Les Assises de la filière équine se sont déroulées le 7 novembre 2019 à Angers. Au coeur des préoccupations des Hommes de cheval, le bien-être animal, devenu un enjeu majeur pour l’ensemble de la filière équine, a été au centre des débats.
Dans une société en pleine évolution, les rapports entre les Hommes et les animaux ne cessent de questionner. Depuis des milliers d’années, le cheval domestique est engagé dans différents rôles avec l’Homme : médecin, sportif, compagnon etc.
Il s’y engage car il trouve également des bénéfices dans cette relation avec l’humain lorsqu’elle est bonne. C’est à l’Homme de lui offrir de bonnes conditions de travail et de vie pour qu’il puisse s’épanouir.
À force de se côtoyer l’Homme et le cheval ont appris à se connaître parfaitement. Si le cheval ne parle pas, il a de nombreux moyens pour se faire comprendre. C’est alors à l’Homme d’interpréter ces signes et d’adapter son comportement. Que l’on évolue sur ou autour du cheval, il existe de nombreux indicateurs de son bien-être.
Être à l’écoute
L’écoute et l’observation sont la base de le compréhension d’un cheval par son cavalier. Ce travail commence à pied.
Par exemple lors du pansage, le cheval envoie de nombreux signaux aussi bien positifs que négatifs selon s’il apprécie ce qu’on lui fait. Comme chez l’être humain, les chevaux peuvent être chatouilleux à certains endroits. Le cavalier devra donc veiller à ne pas s’y attarder. À l’inverse, il ne faut pas hésiter à passer plus de temps sur les zones que le cheval apprécie. Souvent, cela se manifeste par une mimique faciale caractéristique et des lèvres en mouvement qui miment un toilettage mutuel. Le pansage est un étape cruciale puisque c’est là que le cavalier établit le contact avec son cheval. Il lui permet aussi de vérifier si son cheval est en bonne santé aussi bien physiquement que mentalement. Un pansage réalisé dans de bonnes conditions mettra le cheval dans des dispositions idéales pour le travail monté à venir.
À cheval, celui-ci a également de nombreuses façons d’indiquer à son cavalier si ce qui lui est demandé est clair ou non, trop ou pas assez complexe. Il peut secouer la tête, fouetter de la queue ou bien encore bouger les oreilles.
Encore une fois, c’est l’attention du cavalier à tous ces signes qui permettront de faire évoluer la séance vers un travail juste et donc le bien-être de sa monture. Un cheval détendu aura tendance à mâchouiller qu’il ait un mors dans la bouche ou non.
Haut niveau
Comme l’explique Arnaud Boiteau, membre de l’équipe de France de concours complet et écuyer au Cadre noir de Saumur : « Le haut niveau est un summum d’exigence en terme de performance. Pour y parvenir, le cavalier doit faire adhérer le cheval en le mettant dans les meilleures conditions. Le bien-être animal est un facteur à part entière de performance. Pour donner le meilleur de lui-même, le cheval ne peut le faire qu’en étant bien mentalement et physiquement. Pour se faire, c’est au cavalier de bien l’éduquer et l’entraîner. La sécurité de la pratique est en plus évidemment accrue. »
Une carrière pour un athlète cheval dans les sports équestres peut être longue, pouvant aller parfois jusqu’à 17-18 ans. Afin de conserver l’état de forme physique et l’envie des chevaux, il est primordial de prendre en compte leur bien-être.
Sensibiliser les jeunes
La FFE propose à ses jeunes athlètes depuis plusieurs années une sensibilisation au bien-être animal avec l’intervention de Déborah Bardou, chargée de projet bien être animal. Elle comprend des rappels en sciences équines, sur la manière dont le cheval perçoit l’environnement et apprend notamment. L’accent est également mis sur le rôle de chacun dans l’image des sports équestres renvoyée au grand public et donc sur l’importance d’adopter un bon comportement en toute circonstances.